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La télécabine, une idée novatrice ou un échec annoncé ?

La télécabine, une idée novatrice ou un échec annoncé ?

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La télécabine, une idée novatrice ou un échec annoncé ?

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Le projet de télécabine de Lyon reste pour l’instant très contesté (illustration) — F. Tanneau/AFP
Projet phare des écologistes, le téléphérique de Lyon divise profondément les élus des communes concernées.
Cette liaison, qui a été adoptée au mois de décembre par le Sytral, prévoit de relier Francheville à Lyon à l’horizon 2025.
Si elle offrirait une nouvelle identité à Lyon et constituerait un atout touristique majeur, de nombreuses voix s’élèvent déjà pour critiquer la pertinence de ce projet.

Ces dernières semaines, diverses voix se sont élevées pour protester contre le projet de télécabine de
Lyon, adopté par le Sytral
au mois de décembre. Cette liaison aérienne devrait permettre de désenclaver une partie de l’ouest de l’agglomération à l’horizon 2025. Mais voilà, les maires des communes concernées sont bien loin d’adopter la même position même si tous ont conscience de la nécessité de désengorger le secteur, mal desservi par les transports en commun. Idée novatrice ou échec annoncé ? 20 Minutes fait le point.

De quoi parle-t-on ?

Il s’agit d’une liaison par câble de technologie S3 qui permettrait de transporter jusqu’à 35 passagers par cabine. Deux tracés sont actuellement à l’étude. Le premier partirait de Francheville (quartier du Bourg), survolerait Sainte-Foy-lès-Lyon pour rejoindre en dix-neuf minutes le quartier de la Confluence à Lyon. Le second suivrait sensiblement le même parcours, à une exception près. Une bifurcation serait opérée après Sainte-Foy-lès-Lyon pour dévier la ligne vers La Mulatière, aller en vingt et un minutes jusqu’au quartier de Gerland de Lyon et se connecter au métro B.

Selon les études de préfaisabilités, menées par l’agence Egis et sur lesquelles le Sytral s’appuie désormais, cette liaison par câble permettrait de transporter entre 16.000 et 23.000 personnes par jour jusqu’à Gerland et entre 13.000 et 19.000 jusqu’à la Confluence, à raison d’un passage de cabine toutes les vingt-deux secondes.

Pourquoi l’idée serait novatrice ?

Que les détracteurs du projet évoquent le risque de « défigurer le paysage » ou que les partisans saluent une décision audacieuse, la réalisation de cette télécabine offrirait à la ville de Lyon une nouvelle identité visuelle. Les utilisateurs bénéficieraient d’un panorama exceptionnel et d’un point de vue inédit sur la ville de Lyon et ses emblèmes. « Cela serait un énorme plus d’un point de vue touristique, approuve Michel Rantonnet, le maire LR de Francheville, favorable au projet qu’il porte depuis 2008. D’autre part, si l’on veut être cohérent avec la zone à faible émission [ZFE] et si l’on veut agir en matière d’environnement, il faut savoir être imaginatif et choisir des modes de déplacement innovants ».

« Le constat de départ est qu’il y a une saturation de la circulation dans l’Ouest lyonnais, plus prégnante qu’ailleurs compte tenu du relief et de l’état des voiries. Aujourd’hui, plus de 20.000 véhicules transitent quotidiennement par Francheville. Quand on habite en deuxième couronne, on a besoin de sa voiture car, actuellement, il n’y a aucune alternative. En attendant le métro E, renvoyé aux calendes grecques, il faut bien pouvoir décongestionner tout cela », plaide-t-il. L’avantage de cette cabine serait les temps de trajets « divisés par deux », selon l’élu qui y voit là un mode de transport « complémentaire ».

Pourquoi le projet pourrait virer au fiasco ?

Les différentes études menées sur le sujet s’accordent sur un point : le survol de Francheville ne posera guère de problème. En revanche, celui de Sainte-Foy sera « plus complexe », souligne l’agence Arcadis, la première à avoir été mandatée pour réaliser une étude sur le sujet en 2019. « La séquence centrale sur le plateau de Sainte-Foy constitue un linéaire de tissu pavillonnaire à plat [plus de 2 km] venant tempérer l’intérêt global de la ligne », abonde l’agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine dans un document de travail datant du mois d’octobre. Elle pointe également de « nombreuses contraintes » d’ordre technique : zigzag entre les bâtiments existants, survol à proximité d’installations sensibles de type P4 et de zones résidentielles calmes…

« Il y a de grosses contraintes d’insertion paysagère, appuie Véronique Sarselli, la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon. Il va falloir ériger des pylônes de 55 m de hauteur dans des zones pourtant classées au patrimoine (aqueduc du Gier, tour du Télégraphe] et dans des paysages remarquables. »

Véronique Déchamps, la maire de la Mulatière, se dit de « moins en moins emballée » par le projet et reçoit un nombre très important de doléances de ses administrés. « Ce téléphérique doit survoler 1.300 habitations, c’est énorme. Les gens n’ont pas du tout envie de voir passer des nacelles devant leurs fenêtres toutes les vingt-deux secondes. Ils ont peur que cela déprécie leurs biens », résume-t-elle. Et de soulever un autre point : « Cette ligne est pensée pour desservir le plateau de la Mulatière mais qu’est-il prévu pour ceux qui habitent à mi-hauteur ? Ils n’auront aucun intérêt à grimper chaque matin sur le plateau pour prendre le téléphérique. »

Le projet se suffit-il à lui-même ?

« A elle seule, la télécabine ne suffira pas sur le long terme. La desserte de l’Ouest lyonnais doit également se poursuivre par la réalisation du métro E », avertit Michel Rantonnet. Or, pour l’instant, Bruno Bernard, le président écologiste de la métropole de Lyon et président du Sytral, a mis le projet entre parenthèses, préférant consulter au préalable la population sur le sujet. Une certitude : cette ligne de métro, imaginée par son prédécesseur Gérard Collomb, ne se fera pas avant 2030, comme l’ancien maire de Lyon s’y était engagé.

L’agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine soulève toutefois que cette liaison permettrait de connecter la ligne ferrée de l’Ouest lyonnais Brignais Saint-Paul au niveau de la halte de Francheville ainsi que la ligne B du métro à Gerland. Mais selon Véronique Sarselli, cela « ne résoudra en rien les problèmes de déplacements dans l’Ouest ». « Il s’agit avant tout d’une desserte locale de proximité. Cette ligne n’est pas pensée pour desservir tout l’Ouest, pointe-t-elle. Et à ce tarif-là, ça coûte très cher. » Le problème est que cette liaison ne s’accompagne, pour l’instant, d’aucune construction de parcs relais, souligne-t-elle. « On imagine mal les habitants de Craponne ou Marcy-L’étoile venir prendre ce téléphérique s’ils n’ont aucun moyen de garer leurs voitures », conclut-elle, plaidant avec ferveur pour la réalisation du métro E.

Par ailleurs, l’ancienne présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda avait jugé, avant de quitter ses fonctions, cette liaison « peu pratique »​ au regard des études menées à l’époque par l’agence Arcadis. Avis que ne partage visiblement pas son successeur.

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