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La métropole va-t-elle abandonner son projet de zone d’activité ?

La métropole va-t-elle abandonner son projet de zone d’activité ?

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La métropole va-t-elle abandonner son projet de zone d’activité ?

Rennes Métropole est attractive. Sur le plan économique, elle peine d’ailleurs à répondre à la demande croissante d’entreprises qui veulent s’implanter ou s’agrandir. « Il y a un besoin vital de terrains à bâtir, mais on ne les trouve pas. On a beaucoup de difficultés à installer des entreprises », nous confiait récemment un agent immobilier spécialisé. Pour continuer à accueillir de l’activité économique, la métropole avait ciblé quelques sites comme celui la zone du Hil à Noyal-Châtillon-sur-Seiche ou encore celui de la Petite Touche Aury, entre Cesson-Sévigné et Chantepie (
Ille-et-Vilaine).

Pour ce dernier, l’avenir semble compromis. L’enquête publique menée en mai pour évaluer la pertinence de constituer des réserves foncières a fait un flop. Plus de 250 personnes ont contesté le projet et la commissaire n’a eu d’autre choix que de donner un avis défavorable. Usant de mots très forts pour se justifier. « Ce projet de réserves foncières pour une zone destinée à accueillir des activités structurantes n’est pas opportun car il n’est plus en cohérence avec les évolutions du contexte résidentiel local, ni avec les nouveaux comportements de la société, ni avec les différentes démarches engagées par Rennes Métropole pour un renouvellement de l’aménagement économique plus économe en foncier », écrit la commissaire. « On nous promet de ne pas grignoter le foncier et là on parle de sacrifier 35 hectares de terres en majorité agricole. C’est incohérent », critique Jean-Charles de Lanzac, habitant de Cesson et opposant au projet.

Le maire de Cesson-Sévigné émet des doutes

Ce samedi à 11 heures, son collectif « contre le projet de ZAE de la Touche Aury » prévoit un rassemblement afin de dénoncer cette idée de zone d’activité. Lui plaide pour une localisation moins gourmande en foncier agricole. La commissaire enquêtrice va dans le même sens. « Des localisations alternatives peuvent être identifiées pour le développement économique du territoire métropolitain. L’urgence à acquérir n’est pas avérée. » L’enquête publique a aussi relevé les « inconvénients du projet sur le plan environnemental, humain, social et de la santé » qui sont jugés « excessifs par rapport à l’intérêt qu’il présente ».

Jeudi soir, la métropole a fait savoir qu’elle renonçait à proclamer la déclaration d’utilité publique. Sans pour autant abandonner son projet. « Un groupe de travail rassemblant des représentants des deux communes et de Rennes Métropole va être constitué pour étudier en détail les remarques faites dans le cadre de l’enquête publique », résume l’institution. Avant de préciser que « les activités nécessitant des parcelles de grande taille sont un socle indispensable à l’ensemble du système économique métropolitain. Rennes Métropole ne souhaite pas renvoyer aux territoires voisins la responsabilité d’accueillir ces activités supports ».

Contacté, le maire de Cesson-Sévigné a également émis des doutes sur l’utilité de cette acquisition de foncier. « Ces points de vigilance sont de nature à remettre en question l’utilité même du projet s’ils n’étaient pas pris en compte par la métropole et conditionnent de fait l’accord de notre municipalité à ce projet », avait fait savoir Jean-Pierre Savignac dans un courrier à la commissaire enquêtrice. Ce dernier regrettait notamment que les deux jeunes agriculteurs soient chassés de leurs terres.


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