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Un restaurant offre 800 menus burgers aux étudiants, « victimes un peu oubliées »
Les menus ont été délivrés aux étudiants au fur et à mesure afin d’éviter les rassemblements. — F.Brenon/20Minutes
Le Berlin 1989 a décidé d’offrir un total de 800 menus à des étudiants, sa principale clientèle d’ordinaire.
De nombreux étudiants souffrent d’isolement en raison des cours à distance.
D’autres ont perdu leur emploi complémentaire et les précieux revenus qui allaient avec.
« Aidons-les : ils prennent la crise sanitaire de plein fouet ! » L’appel du Berlin 1989, restaurant nantais bien connu des étudiants inscrits au campus du Petit-Port, a bien été entendu. Ce mercredi midi, quelque 400 étudiants se sont présentés à l’établissement du boulevard Gabriel-Lauriol afin de
recevoir un menu offert : cheeseburger, frites, jus de fruit. Les bénéficiaires, qui devaient simplement présenter leur carte d’étudiant, s’étaient préinscrits une semaine plus tôt. « Tout avait été réservé en 24 heures », relève Thomas Dufour, fondateur de l’enseigne. La distribution a été échelonnée entre 11h45 et 14h15 afin de ne pas créer d’attroupement.
L’opération, qui sera renouvelée au profit de 400 étudiants supplémentaires le mercredi 14 avril, a été financée par 2.700 euros de dons de clients, partenaires et fournisseurs. Le restaurant, lui, a mis à contribution son personnel. « L’objectif est d’abord de faire plaisir à ces jeunes qui représentent la majorité de notre clientèle. Ils sont durement touchés par la situation sanitaire. Ce sont des victimes un peu oubliées je trouve », explique Thomas Dufour, qui a demandé à l’université de « relayer l’opération aux étudiants les plus démunis en particulier ».
« Ça fait plaisir de leur faire plaisir »
L’autre objectif était de mobiliser le personnel autour d’une action positive. « Nous sommes fermés depuis six mois parce que notre activité n’est pas considérée comme essentielle, déplore Thomas Dufour. Pour nos employés, comme pour l’ensemble de la profession, c’est dur. Ils n’ont plus la tête à se confiner. Ils ont hâte de retrouver leur outil de travail. » « Nous sommes ravis d’être là pour servir tous ces étudiants. Ça fait plaisir de leur faire plaisir », confirme une salariée derrière le comptoir.
Du côté des bénéficiaires, on apprécie évidemment cette « générosité ». « J’étais un peu étonnée en découvrant l’opération sur Facebook. Et je me suis inscrite en se disant que ça allait partir vite », raconte Marie, étudiante en Master biologie santé. « Ça fait du bien de se retrouver », se réjouit un de ses amis qui, comme tous les étudiants, enchaîne les cours à distance. « C’est super sympa de penser à nous, raconte Antonin, en Master de Langues. Depuis un an, on est tous un peu isolés. Et beaucoup ont perdu l’emploi qui leur permettait de s’en sortir. Moi je travaillais dans un bar le soir. Il n’a plus besoin de moi depuis le Covid. Pour ceux qui n’ont pas les parents en appui, c’est compliqué. »