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romans-sur-Isère commémore les victimes de l’attaque au couteau
A Romans-sur-Isère dans la Drôme, samedi, après l’attaque au couteau. — J. Pachoud / AFP
Un an après l’attaque au couteau à Romans-sur-Isère (Drôme) par
un réfugié soudanais, qui avait fait deux morts et cinq blessés, la ville a commémoré dans le recueillement les victimes ce samedi.
L’hommage, initialement envisagé dimanche pour coïncider avec le jour anniversaire des tragiques événements, a été avancé d’une journée pour tenir compte des nouvelles directives sanitaires.
Des pulsions « délirantes » et « terroristes »
Le samedi 4 avril 2020, Abdallah Ahmed-Osman, un réfugié soudanais de 33 ans, avait tué à l’arme blanche un client d’une boucherie, né en 1965, et le gérant d’un café-théâtre, né en 1976. Cinq personnes avaient également été blessées dans cette attaque qui s’était déroulée en plein centre-ville pendant le premier confinement. Le parquet national antiterroriste s’était immédiatement saisi de l’affaire.
Les experts qui l’ont examiné ont estimé qu’Ahmed-Osman était animé à la fois par des pulsions « délirantes » et « terroristes ». Même si son jugement était alors altéré au moment des faits,
il devrait donc pouvoir être jugé, concluaient-ils. Annoncée par le glas de la Tour Jacquemart, proche du café-théâtre La Charrette de Julien Vinson (l’une des victimes), la brève cérémonie s’est conclue par deux chansons de son ami Akram Sedkaoui.
« Apaiser » ou « remuer »
Plusieurs centaines de personnes, masquées, étaient présentes sur la place du Champ de Mars, certaines les larmes aux yeux. Dans la foule, la famille de Julien Vinson, ainsi qu’Emmanuelle Blachon, qui avait été grièvement blessée à l’artère fémorale. En revanche, les autres victimes et leurs proches n’avaient pas fait le déplacement.
Les propriétaires du bureau de tabac, où avait débuté le sanglant parcours de l’agresseur, « ont déménagé pour s’installer dans l’Ouest. C’était pour eux le seul moyen de se reconstruire », a indiqué la maire de la ville Marie-Hélène Thoraval. « Les autres victimes ont préféré rester très en retrait. Pour une victime, ce genre de manifestation peut avoir un double effet : elle peut apaiser mais aussi remuer. Ce n’est pas une formalité », a relevé Marie-Hélène Thoraval. Une plaque commémorative a été apposée sur la statue, installée la semaine dernière, de l’artiste local Toros, décédé l’an dernier.