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Non, la vaccination n’est pas interdite aux personnes qui ont déjà été contaminées
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Des doses du vaccin Pfizer-BioNTec, à Dijon, le 27 décembre 2020. (illustration) — PHILIPPE DESMAZES-POOL/SIPA
« Avec le vaccin, on reste contaminable et contaminant, mais en plus on ne peut pas se faire vacciner si on a déjà eu le Covid-19 ! », s’alarme un internaute sur Twitter.
Il s’appuie, pour avancer cette affirmation, sur l’extrait d’une interview diffusée sur BFMTV.
Or, si la Haute autorité de santé a bien estimé qu’il n’y avait pas lieu, à ce stade, « de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique [du] Covid-19 », ces dernières peuvent tout de même être vaccinées, sous certaines conditions.
Si le gouvernement a bien détaillé les différentes phases de la campagne de vaccination contre
le Covid-19, donnant la priorité aux résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), il aurait omis de préciser un détail particulièrement important.
Du moins à en croire le tweet d’un internaute qui affirme : « En gros, avec le vaccin, on reste contaminable ET contaminant, mais en plus on ne peut pas se faire vacciner si on a déjà eu le Covid-19 ! » Il s’étonne en outre, extrait vidéo à l’appui, que cette information, donnée sur BFMTV pendant l’interview de Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) et lui-même infirmier, n’ait pas connu plus d’ampleur.
Vu sur #BFM peu avant midi, aucun tweet de la chaine sur ce passage hallucinant du porte parole du syndicat infirmier, Thierry Amouroux‼️En gros avec le #Vaccin on reste contaminable ET contaminants, mais en plus on ne peut pas se faire vacciner si on a déjà eu le #Covid_19‼️? pic.twitter.com/UNxdzToRGf— Lorentz mathias (@LorentzMathias) December 28, 2020
Au cours de son intervention sur la chaîne, pour évoquer les « interrogations » des soignants sur le vaccin Pfizer-BioNtech en cours de déploiement en France, Thierry Amouroux se montrait cependant plus nuancé : « On sait que le vaccin est efficace individuellement sur la maladie mais on n’a aucune étude sur la transmission. Or, si les soignants qui se vaccinent deviennent porteurs sains et néanmoins agents de contamination, ça remet en cause toute la dimension altruiste de la vaccination. »
« Le deuxième aspect, c’est que beaucoup d’entre nous ont été contaminés lors de la première vague ou lors de la seconde, et que nous nous avons des anticorps. Et la Haute autorité de santé a dit que pour l’instant, il ne fallait pas vacciner si on est déjà porteur d’anticorps. Donc on est en attente », concluait-il.
FAKE OFF
La Haute autorité de santé (HAS) a bien indiqué le 18 décembre, dans ses « recommandations sur la priorisation des publics cibles », qu’il n’y a pas lieu, à ce stade, « de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique [du] Covid-19 ». « A ce jour, les données ne permettent pas de savoir s’il y a un bénéfice à vacciner les personnes
qui ont déjà été infectées par le SARS-CoV-2. D’un autre côté, les données dont on dispose avec un recul moyen de 3 mois montrent qu’il n’y a pas d’effet indésirable grave particulier lorsqu’une personne ayant déjà eu [le] Covid-19 se fait vacciner », rappelait-elle à ce propos.
Toutefois, la HAS notait dans la foulée que les personnes déjà contaminées par le Covid-19 étaient libres de se faire vacciner si elles le souhaitaient. Mais sous certaines conditions : « Dans le respect des recommandations préliminaires du 30 novembre, [elles] doivent pouvoir être vaccinées si elles le souhaitent à l’issue d’une décision partagée avec le médecin. Dans ce cas, il paraît alors préférable de respecter un délai minimal de 3 mois à partir du début des symptômes. »
Une nuance que le SNPI avait lui-même souligné sur son site, dans un article sur « l’analyse infirmière du bénéfice/risque » du vaccin contre le Covid-19.
« Un infirmier qui a contracté le Covid-19 pendant la première vague peut se faire vacciner s’il en fait la demande »
Contactée par 20 Minutes, la HAS explicite ce délai de trois mois : « Les personnes atteintes du Covid-19 peuvent souffrir d’une forme longue de la maladie. Comme on ne vaccine pas en cours d’infection et qu’on ne peut pas déterminer si une personne atteinte va contracter une forme longue de la maladie, ce laps de temps nous a paru justifié. » « Un infirmier ou une infirmière qui a contracté le Covid-19 pendant la première vague peut donc tout à fait se faire vacciner s’il en fait la demande. Il lui faudra toutefois, comme pour toute personne en population générale, une consultation de pré-vaccination avec un médecin pour vérifier ses antécédents et allergies éventuels », confirme la HAS,
qui détaille sur son site les points abordés lors de cet examen.
Pour rappel, la première phase de vaccination concerne, outre les résidents d’Ehpad et d’unités de soins longue durée, les professionnels de santé exerçant dans ces établissements « présentant eux-mêmes un risque accru de forme grave/de décès (plus de 65 ans et/ou présence de facteurs de vulnérabilité(s)). » Le personnel soignant âgé de 50 ans et plus ou présentant une comorbidité pourra quant à lui se faire vacciner à compter de la deuxième phase, et tous les soignants « non vaccinés antérieurement » sans condition d’âge ou d’état de santé à compter de la troisième phase.
Selon Thierry Amouroux, nombre d’infirmiers privilégient aujourd’hui un certain recul sur les vaccins amenés à être déployés ces prochains mois, comme il l’explique à 20 Minutes : « Les soignants ne sont pas du tout anti-vaccins, mais ils sont plutôt dans l’idée d’en savoir plus sur la transmission du virus, qui est même ce qu’on cherche avant tout dans un vaccin, au-delà de son efficacité sur la maladie. Avec la vaccination antigrippale, on est dans une logique altruiste pour protéger nos patients fragiles. Si pour le Covid, on est dans une vaccination qui transforme simplement en asymptomatique potentiellement contagieux, c’est un problème. »
« Sachant qu’il y a 11 vaccins en phase 3, il paraît utile d’attendre de voir lesquels sont les plus adaptés contre la transmission du virus ou pour les personnes qui avaient déjà été atteintes du Covid-19 », conclut le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers.
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