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« J’espère ne pas reproduire mes erreurs », Domenech en mode charmeur

« J’espère ne pas reproduire mes erreurs », Domenech en mode charmeur

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« J’espère ne pas reproduire mes erreurs », Domenech en mode charmeur

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Raymond Domenech pendant la conférence de presse. — LOIC VENANCE / AFP
Pendant près d’une heure, Raymond Domenech a répondu aux questions des médias à la Beaujoire, ce jeudi.
Le nouvel entraîneur nantais, qui était seul au pupitre, est apparu extrêmement serein et apaisé.
Knysna, son âge (69 ans), sa collaboration avec le coupeur de têtes de coachs Kita… Domenech n’a rien éludé, sans toutefois toujours convaincre.

Ce jeudi, dans la salle de conférences de presse de la Beaujoire,
Raymond Domenech, vêtu d’un survêtement, est arrivé pile à l’heure, souriant, d’un pas décidé et seul. Face à lui, trente journalistes qui lui ont d’abord fait part de leur étonnement de ne pas le voir accompagné d’au moins un membre de la direction du
FC Nantes. « Je l’entends », a-t-il lancé sans jamais se départir de son sourire.

Pendant presqu’une heure, l’ancien sélectionneur des Bleus, qu’on avait revu pour la dernière fois en 2010 en jogging lors du funeste épisode de Knsyna en Afrique du Sud, n’a éludé aucune interrogation. « Je suis ouvert aux questions maintenant, je sais que vous en avez sur le passé. J’y répondrai », a-t-il prévenu, avant de lancer, goguenard : « Si on pouvait vite arriver au présent et au futur, ce serait pas mal. »

« Je me suis débarrassé de Knysna »

D’emblée, comme pour mieux séduire l’auditoire, il a fait acte de contrition : « Je suis heureux, c’est un vrai plaisir d’être là, j’ai été de l’autre côté [comme consultant], peut-être que je comprends mieux vos problématiques, j’espère ne pas reproduire mes erreurs. » Les questions ont fusé. Plus ou moins mordantes. Certains sujets auraient pu occasionner de l’agacement, de l’acrimonie même dans le discours, mais Raymond Domenech a toujours gardé une sérénité de façade. Sans néanmoins toujours convaincre dans ses réponses.

Knysna ? « Ça fait longtemps que je me suis débarrassé de ça. J’ai l’impression que c’est une autre vie. Je vis dans le présent et avec l’envie de bien faire les choses, je le martèle mais c’est la réalité. Ce qu’il s’est passé avant, je ne le changerai pas, vous non plus. Il faut vivre avec son temps et son époque actuelle, je vous le redis c’est un bonheur d’être là. Je vis avec le présent. Je n’en fais pas une affaire personnelle d’image. Vous voulez que je fasse quoi ? J’ai tourné une page il y a très longtemps. »

« Egoïstement, je suis là avant tout pour me faire plaisir. »

Sa présence sur le banc à 68 ans (bientôt 69 ans) alors qu’en 2017, il avait exprimé son désaccord à la nomination de Claudio Ranieri au FCN, alors âge de 66 ans ? « C’est un vrai malentendu », a-t-il d’abord lancé après avoir fait de l’ironie sur son « âge canonique ». « J’ai réagi en tant que président de l’
Unecatef. Le texte est illégal, on ne peut pas interdire à quelqu’un de plus de 65 ans de travailler. On voulait réviser le texte avec Joël Muller, mais on ne l’a pas fait. Je ne me suis pas opposé à l’arrivée de Claudio Ranieri. On n’a jamais empêché que ça se fasse. »

Et qu’est-ce qui vous dit que vous allez réussir là ou d’autres ont échoué ici à Nantes avec un président, gros « consommateur » de coachs ? « Rien, mais égoïstement je suis là avant tout pour me faire plaisir… Je ne me dis pas je suis le 17e [entraîneur sous Waldemar Kita] et il y aura un 18e, c’est comme ça, c’est la vie d’un entraîneur. » Sur les grosses tensions autour du club, Domenech a toujours cherché à minimiser, ou plutôt à dédramatiser : « Dans tous les clubs, il y a des problèmes. Partout. Même ceux qui sont devant ils ont des soucis. Si tout était rose, vous n’auriez plus rien à écrire. » Dernière assertion lancée avec un grand sourire, forcément.

« Je suis un entraîneur serein, bien dans sa peau, qui a envie de réussir quelque chose », a insisté celui qui ne se voit pas comme « un pompier de service » malgré un court contrat de six mois et une situation d’urgence au niveau sportif (Nantes est 16e de L1 avec trois points d’avance sur la zone rouge). En bon communicant, Domenech, qui n’a plus entraîné en club depuis vingt-sept ans, a su contourner quelques écueils en maniant l’humour. « Ce que je dirai aux joueurs s’ils me parlent de Knysna ? Mon livre est disponible chez Flammarion, à 19,90 euros. C’est une bonne idée que vous me donnez, je vais leur offrir tiens… »

Ou encore quand on lui a demandé ce que ça faisait de s’entraîner à la Jonelière avec une musique de cirque en fond sonore (mercredi matin, des supporteurs ont troublé la reprise de l’entraînement avec une bande-son de cirque), il a lâché : « J’ai connu des équipes brésiliennes ou africaines qui mettaient la musique pour s’entraîner… » Séquence « émotion » quelques minutes plus tard : « Mes enfants étaient heureux [de me voir signer à Nantes]. Ils l’étaient car ils ont vu à quel point ça me faisait plaisir. »

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